mardi 19 juin 2007

Vinexpo: les vins du Languedoc-Rousillon



Nous avions déjà parlé des stratégies des vins australiens et argentins. Aujourd'hui enfin nous annonçons la nouvelle stratégie d'une région française qui a compris l'importance de la mise en place d'un plan stratégique de conquête des marchés.

Une remarque quand même: les Français continuent à faire confiance aux cabinets anglosaxons pour tout ce qui est stratégie. La stratégie des vins du Languedoc Roussillon a en effet été mise au point entre autres par Ernst&Young, Merryll Research et Wine Intelligence pour le coté anglo saxon, avec une présence également de la Sopexa, organisme para public français spécialisé dans la promotiond e l'agro alimentaire français.

Ci-dessous nous présentons les informations diffusées à l'occasion de Vinexpo, véritable vitrine des tendances et stratégies du monde du vin inaugurée dimanche dernier à Bordeaux.


Quelle stratégie à 10 ans pour le géant mondial du vin

qu'est la région Languedoc- Roussillon ?

Alors que la production mondiale de vin (270 millions d'hl) représente une surproduction d'environ 40 millions (à laquelle la France contribue à hauteur de 5 à 7 millions), le Languedoc- Roussillon, première région de production viticole mondiale, bâtit sa stratégie de conquête ([1] ) pour les 10 prochaines années (2007/2017).

Une première étape de mise en place

L'union fait la force, tout particulièrement dans un marché mondial de plus en plus concurrentiel... C'est ce qu'ont bien compris les organisations viticoles du Languedoc- Roussillon qui se sont regroupées depuis un an au sein d'une fédération : Inter Sud de France. Qu'il s'agisse des AOC du Languedoc et du Roussillon (CIVL, CIVR), des vins de cépage (Inter Oc) ou des vins de Pays (Anivit Languedoc- Roussillon), toutes les interprofessions régionales ont choisi de confier à Inter Sud de France : l'organisation de la production, du marketing et les ressources collectives.


Une stratégie de renouveau et de croissance

- Inter Sud de France veut permettre au Languedoc -Roussillon de devenir l'un des acteurs majeurs et rentables du marché, dans tous les pays consommateurs de vin,

- Pour ce faire, elle a développé un plan marketing construit sur ses valeurs dans le but de générer et soutenir une implication rentable de la distribution et des consommateurs sur l'ensemble des marchés cibles

Un étendard porteur des valeurs et atouts des vins du Languedoc -Roussillon

C'est sous la marque ombrelle "Sud de France" ou "South of France" que les vins du Languedoc-Roussillon aborderont la prochaine décennie.

Outre ses nombreux atouts stratégiques (gamme large et profonde, puissance de production, typicité régionale, bon rapport prix/plaisir…), Sud de France s'appuiera sur les valeurs de sa marque : l'héritage d'un savoir- faire, la qualité des vins, une gamme excitante de vins à découvrir, un art de vivre méditerranéen, des vins accessibles et "proches" des consommateurs.
Des objectifs ambitieux pour 6 marchés clés

Au- delà de la France qui reste un marché prioritaire, Inter Sud de France cible 6 marchés clés :

- En Europe : l'Allemagne, les Pays -Bas et le Royaume-Uni

- En Amérique du Nord : le Canada et les USA

- En Asie : le Japon

Les objectifs sont ambitieux en volume comme en valeur :

- Pour les marchés export ciblés : passer de 2,2 à 4,7 millions d'hl et de 950 millions à 2,5 milliards d'€ (pour les vins à plus de 2 €), d'ici à 2017

- Pour la France : passer de 1,5 à 2,7 millions d'hl et de 700 millions à 2 milliards d'€ (pour les vins à plus de 2 €), sur la même période.

Une organisation et un budget d'envergure sur le long terme

Pour atteindre son but, Inter Sud de France va pouvoir s'appuyer sur une organisation performante et un budget à la mesure de ses ambitions.

- Côté structure d'abord, Inter Sud de France se reposera sur une organisation interprofessionnelle de bassin, et, pour que sa stratégie soit toujours en phase avec les marchés internationaux, elle mettra en place un Conseil International d'Experts, composé d'une douzaine d'experts internationaux, prescripteurs clés sur les principaux marchés,

- En termes financiers, un budget important a été décidé pour que le plan marketing global soit performant. Pour la seule année 2007 il est de 10 millions d'€.

Le Conseil Régional du Languedoc-Roussillon contribuera au budget global.

Une prochaine étape concernera la partie amont du plan stratégique 2007/2017 qui sera présentée au prochain salon Vinisud, à Montpellier, capitale de la région Languedoc-Roussillon.

Rappel

Inter Sud de France a été créée en juin 2006. Elle regroupe les 4 interprofessions viticoles du Languedoc-Roussillon : Conseil Interprofessionnel des Vins du Languedoc, Conseil Interprofessionnel des Vins du Roussillon, INTER OC et Comité Régional ANIVIT.

Inter Sud de France s'est donnée pour mission de piloter l'ensemble de la filière vin régionale : gestion et régulation économique de l'offre, promotion et communication, gestion de la qualité des produits mis sur le marché, établissement des normes techniques et programmes de recherche appliquée.

Avec quelque 15 millions d'hectolitres, Inter Sud de France fédère la plus grande région viticole mondiale et 30% de la production française.

Elle représente une gamme très large de vins : blancs, rouges et rosés, AOC, Vins Doux Naturels, vins de cépages, effervescents et vins de pays.

Le vin en Languedoc -Roussillon c'est :

- 290 000 hectares de vignes, 27 600 exploitations, 320 caves coopératives, 2 600 caves particulières, 40 appellations d'origine contrôlée, 59 vins de pays dont les vins de pays d'Oc.


Inter Sud de France est composée de :

Président : Bernard Devic (CIVL) - Vice- président Délégué : Philippe Coste (CIVL)

Vice- présidents : Malo Bouëssel du Bourg (CIVR) ; Jacques Gravegeal (INTER OC)

Secrétaire Général : René Moreno (ANIVIT) - Secrétaire Général Adjoint : Patrick Doudon (ANIVIT)

Trésorier : Jean- Louis Salies (CIVR) - Trésorier Adjoint : Laurent Emmanuel Migeon (ANIVIT)

Administrateurs : Gérard Bertrand, Frédéric Maurel (CIVL) ; Bernard de Roquette Buisson, Louis Lazutte (CIVR) ; Jean Marc Floutier, José Tastavy, Guy Sarton du Jonchay (INTER OC) ; Jean Huillet (ANIVIT).

Présidents de commission :

• Communication : Gérard Bertrand • Economique : Jean Huillet
• SAQ : Bernard de Roquette Buisson • Technique : José Tastavy
• VDN : Jean- Louis Salies

jeudi 14 juin 2007

Wine and Sex sur Youtube...XOXO




Avec cette chaleur, l'examen final, les cervelles chauffent et pas seulement...! Une ptite pause s'impose donc avec la recherche de quelques vidéos marrantes, donc direction Youtube. Alors pour le fun, je tape "wine and sex" et je tombe sur "Grapornography". Kesako? me direz-vous...et bien la réponse ci-dessous:



Cette charmante vidéo est en fait la publicité d'une marque de vin canadien XOXO-Roundpetals. Cette marque appartient à Andrew Peller Limited of Grimsby.

Ce qui est intéressant est la stratégie mise en place par l'agence Capital C: association d'idées liées au plaisir afin de représenter l'association de cépages. La communication est principalement axée sur les notions de plaisirs et de sensualités, voire plus! De même, pour le lancement de la nouvelle marque, un contrat a été signé avec la top modèle-actrice Tricia Helfer afin de représenter le vin XOXO. Cap C a aussi designé le look et le packaging des bouteilles. Ainsi, dans après 4 semaines de lancement, 36 000 bouteilles ont été vendues plaçant XOXO sur la voie du Top 10 canadien des ventes de vin de l'année selon Terry Sauriol, directeur marketing de Peller.




>>>Le site XOXO

lundi 11 juin 2007

Interview de Renaud Piazzetta, de l'Institut Méditerranéen du Liège


1) En quoi le bouchon représente-t-il un débouché important pour le liège?

Le liège est l’écorce d’un arbre méditerranéen – le chêne-liège – qui a l’extraordinaire faculté de se régénérer après avoir été récoltée. Les utilisations du matériau liège sont très nombreuses : dalles d’isolation thermique et/ou acoustique, semelles de chaussures, panneaux d’affichage, mais aussi des produits plus confidentiels comme les balles de baby-foot, les volants de badminton, des joints d’étanchéité pour l’automobile et jusqu’à des revêtements utilisés dans l’industrie aérospatiale. Mais le produit star reste le bouchon en liège naturel. Il ne représente pas l’utilisation principale du liège en terme de quantité (20 à 30 % maximum), mais il est en revanche le produit qui assure la plus grande rentabilité au moment de fixer le prix d’achat en forêt, car ce sont les lièges de meilleure qualité qui sont utilisés par l’industrie bouchonnière. En résumé : si le liège venait à ne plus servir pour les bouchons, les prix du liège s’effondreraient, les forêts de chênes-lièges ne seraient plus exploités ni entretenues, ce qui mettrait directement en cause leur pérennité dans certaines régions. Il faut savoir que les forêts de chênes-lièges ont souvent été étendues artificiellement, et sont donc intimement liées à la main de l’homme pour leur préservation.


2) Quel est l'état actuel d'exploitation des forets de liège en Europe? Y'a-t-il d'autres zones de production dans le monde?


On appelle les forêts de chêne-liège des « suberaies », du latin suber qui veut dire liège. Les principaux pays producteurs sont le Portugal, l’Espagne et le Maroc, mais on trouve aussi des suberaies en Algérie, en Tunisie, et en Italie (en Sardaigne principalement). En France, le chêne-liège est présent à l’état naturel en Corse, dans le Var (massifs des Maures et de l’Estérel), dans les Pyrénées-Orientales (massifs des Albères et des Aspres) et en Aquitaine (sud des Landes et sud-ouest du Lot-et-Garonne surtout).

La première récolte, appelée « démasclage », est pratiquée lorsque l’arbre atteint 70 cm de circonférence, soit vers l’âge de 30 ans. Le liège ainsi récolté s’appelle le « liège mâle ». Il est très crevassé, dur et cassant, et il ne peut donc pas être utilisé pour fabriquer des bouchons. Sa valeur commerciale est pour ainsi dire nulle. Le liège qui repousse après le démasclage est appelé « liège femelle » ou « liège de reproduction ». Il est beaucoup moins crevassé, plus homogène, et c’est à partir de ce moment là que l’on pourra l’utiliser en bouchonnerie. On le récolte lors de l’opération appelée « levée » ou « levage », quant il a atteint l’épaisseur suffisante pour permettre le tubage des bouchons, soit 3 cm environ. Cette épaisseur est atteinte plus ou moins rapidement selon les régions de production : 9 ans dans le sud-ouest de la Péninsule Ibérique et au Maroc, 12 voire 15 ans dans les secteurs plus montagneux comme c’est le cas en France par exemple.

Le marché du liège a connu un véritable pic à l’approche de l’an 2000, allant de pair avec les ventes de champagne et l’apparition de nouveaux pays roducteurs de vins. D’après l’ICMC-IPROCOR[1], l’année 2000 a été celle au cours de laquelle la plus grande quantité de liège a été récolté au niveau mondial (310 000 tonnes), et malgré cela on se situait encore 20 % en deçà des capacités de production maximale de la suberaie mondiale. Aujourd’hui, la production mondiale annuelle de liège est fortement redescendue, principalement à cause de la concurrence des produits de bouchage alternatifs (plastique et capsule aluminium) ; cela montre qu’il n’y a absolument aucun risque de pénurie de liège pour les décennies à venir, et donc aucun risque de surexploitation, d’autant plus que les plantations réalisées dans les années 1980 en Espagne et au Portugal grâce aux fonds européens entreront bientôt en production.

3) Le Portugal est leader dans la production de liège. Comment la situation évolue-t-elle ? Des pays comme l'Espagne ou les pays du Maghreb peuvent-ils rattraper le Portugal?

C’est en effet le Portugal qui est le premier producteur mondial de liège, avec environ
130 000 tonnes/an, car il s’agit tout simplement du pays qui abrite les plus grandes superficies boisées de chênes-lièges : 850 000 ha contre 725 000 ha pour l’Espagne et
350 000 ha pour le Maroc. Or on ne peut pas étendre les plantations de chênes-lièges à l’infini : il possède des exigences écologiques notamment en ce qui concerne le sol et le climat qui font qu’on ne peut pas le planter partout. Il y a en revanche de nombreuses forêts qui ont été délaissées et qui ne demandent qu’à être remises en production, notamment en Algérie où on estime la superficie forestière boisée de chênes-lièges à plus de 400 000 ha, mais aussi plus près de nous en France. Il faut savoir que le chêne-liège couvrait plus de
150 000 ha en France métropolitaine à la fin du XIXème siècle, contre à peine 50 000 ha aujourd’hui ! La baisse des cours du liège en France à partir de la 2ème Guerre Mondiale a fait que nombres de suberaies n’ont plus été exploitées – ni donc entretenues – ce qui a abouti à une régression du chêne-liège face à d’autres essences forestières plus dynamiques. Dans nos pays industrialisés où la forêt est gérée durablement, ce n’est donc pas l’exploitation qui met en péril la forêt, mais au contraire son abandon.

Ils existe néanmoins des menaces auxquelles les gestionnaires forestiers sont confrontés, comme par exemple la multiplication des périodes de sécheresses dans certains secteurs qui affectent durement les peuplements forestiers (et pas seulement le chêne-liège) et qui favorisent la pullulation de divers pathogènes (insectes ou champignons), où encore le surpâturage qui empêche toute régénération naturelle dans certaines suberaies du Maghreb.


4) Quels sont les relations que vous entretenez avec les producteurs de liège? (financements, partenariats...)

L’Institut Méditerranéen du Liège est avant tout une association de propriétaires forestiers producteurs de liège (les subériculteurs). Nous travaillons donc principalement en amont de la filière. Localement, nous avons un rôle dans l’animation de la filière, qui se matérialise par plusieurs concrétisations, notamment la mise en œuvre d’une Charte Forestière de Territoire de la Suberaie des Albères et des Aspres dans les Pyrénées-Orientales, en partenariat avec les organismes de la Forêts Privée, les pouvoirs publics et les élus locaux, qui permet entre autre de mobiliser des financements pour la réalisation de travaux forestiers, d’effectuer des études sur la qualité du liège ou encore d’engager des réflexions sur l’extension des friches et leur impact sur le risque feu de forêts. Nous incitons également les producteurs à se regrouper au sein d’une association de gestion forestière qui leur permettra de réaliser des travaux d’amélioration et de commercialiser leur liège.

Nous collaborons enfin avec les centres de recherches des autres pays producteurs, notamment par le biais de l’organisation de Vivexpo, manifestation scientifique et technique sur le liège organisée tous les 2 ans à Vivès dans les Pyrénées-Orientales.


5) Avez vous une politique de lobbying ou de communication au niveau européen?

C’est à mon avis le principal tournant de ces dernières années. Au début de l’appartition des produits de bouchage en plastique ou en aluminium, qui accusaient le liège de tous les maux, les industriels du bouchon ont eu une attitude parfois trop défensive. Cette remise en question du monopole du liège pour le bouchage des vins a cependant amené les industriels à se structurer et à faire un énorme pas en avant en ce qui concerne la traçabilité et la qualité du bouchon, notamment grâce à l’application du Code International des Pratiques Bouchonnières initié par la CE-Liège[2]. Par exemple plus un seul fabricant de bouchon aujourd’hui ne possède pas de laboratoire afin d’effectuer des contrôles organoleptiques sur leur matière première.

A présent que les bouchonniers se sont mis au niveau de la concurrence, ils peuvent engager des campagnes de communication mettant en avant les qualités du matériau liège, de son rôle dans la maturation du vin à son intérêt écologique en tant que produit naturel et renouvelable. Ce sont principalement des grands groupes comme Amorim (portugais n°1 mondial du liège) ou encore le groupe français Oeneo qui sont les plus à même de communiquer à une large échelle.

Du côté des producteurs, plusieurs initiatives sont à détacher : la Confédération des Organisations de Sylviculteurs d’Espagne a récemment lancé une campagne de communication avec pour slogan « 5 raisons de choisir le liège », principalement à destination des consommateurs anglo-saxons. Il y a également la filiale espagnole du WWF qui mène depuis maintenant quelques années des actions de soutien en faveur de l’utilisation du bouchon de liège, garant de la préservation des suberaies et par la même occasion de la flore et de la faune qui y sont associées ; là aussi ces actions visent principalement les marchés anglo-saxons, d’où proviennent la plupart de attaques contre le liège. Soulignons enfin la toute récente création de RETECORK, le Réseau des Territoires Subéricoles, dont l’une des premières initiatives fut la présentation le 9 mars 2007 d’une question parlementaire à la Commission Européenne par l’intermédiaire d’eurodéputés espagnols, portugais et italiens, concernant l’utilisation du liège pour le bouchage des produits viti-vinicoles, l’objectif étant d’aboutir à terme à une directive européenne rendant obigatoire l’apposition sur les bouteilles de vin du type de bouchage utilisé. Une telle mesure permettrait (enfin) au consommateur d’être informé quant au type d’obturateur, et ainsi de faire son choix en toute connaissance de cause. Il faut également savoir que d’ores et déjà certaines Dénominations d’Origine, comme en Catalogne par exemple, imposent l’utiliser d’un bouchage à base de liège. C’est également le cas chez nous pour le Champagne.


[1] Institut pour la promotion du liège situé à Mérida (Espagne).

[2] Confédération Européenne du Liège.

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samedi 9 juin 2007

Gala de l'IE le 28 juin

Parce que nous sommes 4 étudiants de l'Ecole de Guerre Economique, nous serons évidemment présents au deuxième Gala de l'Intelligence Economique, organisé par l'Association des Anciens Élèves de l'Ecole de Guerre Économique (AEGE), le premier réseau d'intelligence économique en France, qui sera l'occasion, comme lors de la précédente édition, de rencontrer l'ensemble des professionnels de l'Intelligence Economique.

Cet événement, qui réunira les décideurs politiques, les dirigeants de grands groupes industriels, les directeurs de cabinets de conseils, les responsables de services d'intelligence économique et les anciens de l'EGE, aura lieu le 28 juin à 20h30, au Cercle National des Armées – Saint Augustin à Paris.

Cet évènement est placé sous le parrainage des personnalités suivantes :

* Alain Juillet
Haut Responsable à l'Intelligence Economique au Secrétariat Général de la Défense Nationale (SGDN)

* Bernard Carayon
Député du Tarn et auteur du rapport "Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale"

* Christian Harbulot
Directeur de l’Ecole de Guerre Économique et directeur associé du cabinet Spin Partners à Paris

* Philippe Baumard
Professeur agrégé des universités en sciences de gestion, co-auteur du rapport Martre, Professeur Visitant à l'Université de Berkeley

* Philippe Clerc
Directeur de l’Intelligence économique à l’Assemblée des Chambres françaises de commerce et d’industrie

* Remy Pautrat
Président du conseil d'administration de l'I.E.R.S.E


Cet évènement est sponsorisé par :

- Axis et associés
- Spin Partners
- Intelleco
- ACFCI
- IFIE
- IDEAM
- Groupement de l'Intérim Français
- EGE Junior Conseil


Prévente: 35 euros
1 rue Bougainville
75007 Paris

mercredi 6 juin 2007

Brève: La fin du champagne et du porto australien

Un accord a été signé entre l'Union Eropéenne et l'Australie afin de mettre fin au "pillage" des indications géographiques protégées par les producteurs australiens. Une appellation australienne: "Barrossa Valley" bénéficie en échange de la meme protection.
C'est une avancée importante pour la reconnaissance des indications géographiques, qui fait suite à l'accord de 2005 entre l'Europe et les Etats Unis, qui était similaire: en échange d'une reconnaissance de certaines appellations européennes, le vin américain bénéficiait de conditions d'importation plus souples.
L'impact de cet accord n'est pas direct, car il existe une asymétrie de taille entre l'Union Européenne et l'Australie: les exportations de vin de l'Australie vers l'UE représentent 868 millions d'euros en 2006, tandis qu'en sens inverse elles n'ont représenté que 62 millions d'euros. Des chiffres intéressants qui montrent les efforts qu'ils restent à faire pour que les vins de l'ancien monde retrouvent leur dynamisme. L'accord UE/Australie n'y aidera pas directement, puisqu'il permettra surtout de protéger des marchés tiers.
Derrière ces questions a priori techniques sur les appellations d'origine se pose des questions cruciales pour l'avenir du modèle européen (voir notre article de mars dernier ).

dimanche 3 juin 2007

Les concours de vin: possibles scandales en perspective

Les concours nationaux ou internationaux dédiés au monde du vin sont-ils en danger? En effet, il existe un mouvement grandissant qui met en doute ces concours. Ce mouvement n’est pas seulement constitué de consommateurs mais de plus en plus de viticulteurs, d’oenologues ou de négociants en vin rejoignent les critiques.

Examinons plus en détails les principaux arguments qui remettent en question les concours de vin.

Tout d’abord la fiabilité des jurys de ces concours est en jeu. Nous n’avons jamais aucun retour sur la constitution des jurys. Tout au mieux les organisateurs communiquent sur la présence d’un grand nom. Les occasions ne sont pas rares où la formation même des membres du jury est remise en cause. Nous pouvons même aller plus loin. Il n’existe pratiquement jamais aucune liste reprenant les participants à un évènement de ce type. Alors comment juger si un vin est le meilleur lorsqu’on ne sait même pas avec quels autres vins il se mesure ?


Un autre constat acablant est celui de la multiplication des concours. Ce sujet est d’autant plus grave que nous savons que lorsqu’un vin est médaillé, son prix augmente immédiatement. Nous nous trouvons donc dans une spirale où les producteurs et les organisateurs de concours se retrouvent avec les mêmes intérêts et essayent ainsi de fausser le jeu. Celui qui paye comme toujours : le consommateur.

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vendredi 1 juin 2007

Achetez du vin français, ce sont les Anglais qui le disent...

Dans notre dossier -pas encore fermé- sur la "guerre des bouchons", nous avions mentionné que l'article mettant en cause la capsule à vis avait été largement repris par la presse anglaise, qui en profitait au passage pour lacher une petite bombe: en vertu du développement durable, il vaut bien mieux acheter du vin français que du vin néo zélandais chilien ou australien, et ce afin d'éviter les rejets dans l'atmosphère liés au transport de ces produits.

Un vrai pavé dans la mare, d'abord parce que si le vin est utilisé en exemple, ce genre de conseils n'est ni plus ni moins qu'une remise en cause du commerce international! En effet, ce sont les impacts environnementaux du transport qui sont incriminés. De là au retour du protectionnisme, il n'y à qu'un pas que le Times ne franchit pas. En effet il délivre juste des conseils au citoyen avisé afin de réduire l'impact environnemental de ses consommations (voir ci dessous). Mais la logique est bien là: pourquoi aller chercher ailleurs ce que l'on a de similaire près de chez soi?



Meme sans aller jusqu'à une remise en cause du commerce international un peu tirée par les cheveux, ce simple conseil qui a provoqué la fureur des producteurs néozélandais, et du Ministre du Commerce Phil Goff, est un reniement de la notion de spécificités régionales en matière de vin. En quelque sorte, la boucle est bouclée: si le terroir n'a plus d'importance en matière de vin, si seul el marketing compte, alors tous les vins se valent, puisqu'il suffit de faire les bons mélanges pour obtenir un vin que le consommateur appréciera...

La Nouvelle Zélande a évidemment accusé ses compétiteurs sur le marché du vin d'etre derrière ce genre de rhétorique et de se faire un plaisir de la répandre dans la presse. C'est en effet, selon nous, une hypothèse crédible sachant que l'affaire est sortie à l'occasion de la Foire internationale des vins et spiritueux de Londres , du 22 au 24 mai dernier. On verra si l'attaque informationnelle ressort à l'occasion de Vinexpo, qui commence le 17 juin prochain à Bordeaux. Celle ci ou une autre d'ailleurs; le monde du vin est impitoyable...

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